Türkiye Hoş Geldiniz (Bienvenue en Turquie)

[patou88]

Merci pour ce magnifique reportage .
Nous partons debut septembre pour un bon mois en turquie et je suis a la recherche de pistes sympa a faire en sprinter .
Comment avez vous trouvé vos traces ?? Road book ?? ou vous faites au petit bonheur la chance ?

[ivecogitation]

Bonsoir Patou 88,

En fait un mix de tout ça. On commence d'abord par sélectionner les endroits que l'on veut voir, les coins où on veut aller. Ensuite on fait grosso modo un parcours qu'on affine au fur et à mesure du terrain. Pour la Turquie, nous avons beaucoup utilisé Osmand car tous les trajets que nous avons faits y sont répertoriés. Parfois on doit faire demi tour pour diverses raisons, pistes coupée ou interdite ou un peu trop compliquée pour notre Iveco qui n'a pas un rayon de braquage de folie. Parfois on découvre qu'on peut éviter le goudron en prenant une piste qui va au même endroit, et parfois c'est le contraire ! Pour les bivouacs c'est à l'instinct, on est assez difficile et on peut faire jusqu'à 20 km en dehors de notre parcours pour trouver un coin qui nous convienne .

La préparation c'est déjà mettre un pied dans le voyage, alors bonne préparation et bonne balade !

[K_Anne_AK]

Bonjour Annick et Pierre,
J'avais pris du retard sur votre récit, me revoici pour vous remercier de nous partager vos découvertes !

Je redécouvre des endroits où nous sommes passés en 2013. Les églises arméniennes ou géorgiennes m'avaient passionnée, nous en avions vu beaucoup, dont celles que vous montrez, et à chaque fois, émotion de voir dans quel état elles sont, mais ceci est cohérent avec la "politique" turque depuis des décennies. Vers Yusufeli, qui n'était pas encore attaquée par le barrage prévu, nous avions même assisté à une séance photos d'un mariage dans une église ruinée, c'était vraiment un moment extraordinaire (et nous avions été invités à la soirée, bien entendu !).
En 2023, nous avons soigneusement évité de repasser dans cette zone, de peur de voir l'étendue des dégâts...

Partout en Turquie, nous avons constaté l'avancement du "progrès" à coup de 4 ou 6 voies, vides, tunnels, barrages etc. Notre première visite dans ce magnifique pays remonte au XX° siècle, donc forcément ça change. Comme tant d'autres pays, à commencer par la France, l'Islande, le Maroc etc !

[ivecogitation]

Bonjour Anne,

Eh bien c'est en voulant éviter les zones que nous avions déjà parcourues auparavant (1983 et 2012) afin de garder intacts des souvenirs tels que ceux que tu décris que nous avons choisi cette partie du pays la pensant un peu plus dans son jus. Force est de constater que nous nous sommes lourdement trompés.

La petite route sympa avec ses petits villages ne dure pas longtemps. Pour l'instant, nous voici sur un interminable plateau de 200 km de long 2000 m d'altitude où les seuls reliefs sont les immeubles des villes champignon et où paissent d'innombrables troupeaux de vaches. Justement notre prochaine étape est Bogatepe, un village où nous comptons bien acheter... du gruyère . En effet, il y a une centaine d'années un Suisse installé dans la région a appris aux habitants à fabriquer ce fromage.





Au bout d'une piste en cul de sac, nous trouvons un village dont les maisons abandonnées par leurs habitants servent de granges. Ce type de toit végétalisé est assez répandu.








A Bogatepe nous trouvons facilement le point de vente du fromage, il est malheureusement trop tard pout visiter le musée et assister à la transformation du lait.








Quelques kilomètres plus loin un joli bivouac bien tranquille derrière un village nous tend les bras. C'est quand même plus sympa que le parking de la veille. Derrière le relief, on découvre un lac, mais on le verra mieux demain matin.











Nous goûtons le fromage : le gruyère pique un peu mais surtout il sent terriblement la vache, ça parfume toute la cellule, mais il est quand même très bon.

[Ed et Nad]

Comme toujours, ce compte rendu est riche d'enseignements, il nous permet de pointer les sites et régions à ne pas manquer, ainsi que les coins à éviter ! Toujours intéressant pour quelques "casatrotteriens" qui envisageraient une balade.
Merci à toi et à Casa Trotteur.
Edmond

[Ed et Nad]

Comme toujours, ce compte rendu est riche d'enseignements, il nous permet de pointer les sites et régions à ne pas manquer, ainsi que les coins à éviter ! Toujours intéressant pour quelques "casatrotteriens" qui envisageraient une balade.
Merci à toi et à Casa Trotteur.
Edmond

[ivecogitation]

Merci Ed et Nad ! Je ne sais pas faire pour enjoliver quelque chose qui ne m'a pas plu. Alors les commentaires sont le reflet de ce que nous avons ressenti. Et effectivement ça peut permettre de se faire une idée.

Il est à peine 6h30 lorsque nous démarrons du bivouac, mais le soleil est déjà levé depuis un moment. Il n'est pas le seul d'ailleurs, tout le village est en action, ici on vit à l'heure des vaches. Nous allons longer le lac par une jolie piste au milieu de la lande. En nous rapprochant des berges, nous découvrons quelques maisons regroupées en hameau. C'est l'heure de la traite, chaque famille a installé sa trayeuse. On nous salue joyeusement, on nous invite à boire le thé, mais nous poursuivons notre chemin et nous arrivons dans une zone humide où nous roulons sur une digue entre les roselières et le lac. C'est magnifique ! Des centaines d'oiseaux ont élu domicile ou sont de passage : poules d'eau, grues, hérons, avocettes, canards, goélands, sternes et même une cigogne qui tient une grenouille dans son bec ! Quelle pépite !

































Prochaine étape, Cildir et le château du diable

[ivecogitation]

Cette forteresse dont les premières traces de construction remontent à 1064 est bâtie sur un piton rocheux au bout d'un canyon où coule la rivière Kura. Nous laissons le camion à l'entrée du sentier pour faire à pied les 2 derniers km. Mais on aurait pu continuer car les pelleteuses sont passées par là et je pense que le goudron ne va pas tarder à arriver. Pour l'instant nous avançons seuls dans ce magnifique cadre de verdure.







Dans le village, comme dans beaucoup d'autres, la bouse de vache est séchée et utilisée comme combustible.









Nous sommes très proches de la frontière avec la Georgie. Pour notre prochaine étape, Posof, nous avons choisi une petite route de montagne pour éviter les mornes 2 fois 2 voies. Mais tout ne va pas se passer comme prévu...

[euro6]

Bonjour,

Cildir, dernier village turc avant la frontière pour la Géorgie.
Nous avions bivouaqué, nous aussi, auprès de ce lac afin de passer le poste le lendemain matin tôt en octobre dernier.

Merci encore à vous deux pour le récit de ce périple qui nous rappelle de beaux souvenirs encore très présents en nous.

[K_Anne_AK]

Ah ah ah, comme nous sommes très paresseux, nous avions fait ces 2 km en Toy !

[Gillesf]

Merci pour ce CR qui donne malgré l'avancée du "progrès " l'envie d'aller y voir.

Pour nous touriste, on regrette toujours ces changements, mais pour les locaux, avoir accès à l'électricité, des logements en bon état, le goudron pour accéder a l'école et au commerce de sa production, l'eau courante, du travail pour les enfants... c'est aussi un progrès important.

Nous les avons en France. On doit accepter qu'ils y aspirent aussi.

La démolition de patrimoine culturel d'un passé différent des choix politiques ou religieux actuels est plus discutable, mais on n'a pas fait forcément mieux chez nous alors...

[ivecogitation]

Bonjour à tous et merci à ceux qui suivent !

@Anne :

Ah ah ah, comme nous sommes très paresseux, nous avions fait ces 2 km en Toy !

Vous avez certainement moins de problèmes pour faire demi-tour avec le Toy. Ne sachant pas à quoi nous attendre, nous avons préféré aller à pied

@ Gillesf

Merci pour ce CR qui donne malgré l'avancée du "progrès " l'envie d'aller y voir.

Pour nous touriste, on regrette toujours ces changements, mais pour les locaux, avoir accès à l'électricité, des logements en bon état, le goudron pour accéder a l'école et au commerce de sa production, l'eau courante, du travail pour les enfants... c'est aussi un progrès important.

Nous les avons en France. On doit accepter qu'ils y aspirent aussi.

Comme je le disais plus haut ce compte rendu n'est que le reflet de ce que nous avons ressenti, parfois un simple constat de ce que nous avons trouvé et il n'y a effectivement rien de mieux que d'aller se rendre compte sur place. Nous n'avons pas forcément tous les mêmes attentes.

Nous approchons de la frontière avec la Géorgie. Pour nous rendre à Posof notre prochaine destination, nous avons choisi une toute petite route qui longe la frontière et qui laisse espérer de jolies vues dans les gorges. Le trajet promet d'être agréable, nous entamons une série de 12 lacets bien serrés qui doivent nous poser au fond du vallon et nous remonterons de l'autre côté. Malheureusement, arrivés en bas nous sommes arrêtés par un important dispositif qui regroupe militaires, policiers et gendarmes. Un drame s'est joué là à voir les rubalises jaunes qui délimitent la zone. Le militaire très énervé (mais pas après nous) veut savoir d'où nous venons et où nous allons et nous explique qu'il est impossible d'aller à Posof par cette route, il est vraiment très pressé de nous voir faire demi-tour. Nous obtempérons sans discussion et remontons nos 12 lacets où nous croiserons encore des militaires et un fourgon mortuaire...

Et hop, on retrouve la 2 fois 2 voies et sa monotonie mais nous dénichons malgré tout un coin à l'écart dans la forêt pour notre pique-nique de midi. Un coin sûrement très connu et très fréquenté car je dois faire un peu de ménage dans les ordures éparpillées tout autour afin qu'on puisse installer la table et les chaises.







Pour la deuxième partie de la journée, nous trouvons une magnifique piste qui nous mène de villages en pâturages et de pâturages en villages. Dans l'un d'eux nous croisons un jeune en mobylette qui nous lance un regard amusé, nous comprendrons pourquoi plus tard. En attendant nous profitons des magnifiques points de vue de ce Kaçkar que nous commençons à découvrir.























Et puis tout à coup la piste disparaît sous un gros amas de neige : personne n'est passé là depuis belle lurette sauf... le petit gars sur sa moto . Nous voyons bien sa trace toute fraîche et nous comprenons le pourquoi de son regard amusé. Comme nous n'avons pas envie de rebrousser chemin, il n'y a pas 36 solutions : soit on attend la déneigeuse soit on trouve une alternative. Les environs sont terriblement spongieux, on ne va pas s'y aventurer. La seule solution c'est de passer par le pierrier. Après une grosse 1/2 heure à déplacer les cailloux les plus méchants nous trouvons un cheminement qui nous permet de retrouver la piste un peu plus haut.



Ce côté-ci de la montagne est plus fréquenté. Nous sommes juste en-dessous des miradors qui surveillent la frontière. On envisage de bivouaquer près de l'un des lacs assez connu dans le coin. Mais en arrivant en vue du site nous constatons qu'une large piste a été tracée au bull, un grand pan de la montagne est arraché et l'eau du lac a une teinte marron assez peu engageante. Nous poursuivons donc notre chemin en évitant le lac. Après un joli village avec vaches nous nous posons sur un petit promontoire avec vue parfait pour le bivouac.

[mayake]

Ça fait plaisir de voir un si bon compte rendu d’un beau voyage

[oc07]

Ces grands espaces montagneux, ces petits villages paisibles, ces habitants chaleureux, un régal ! Ça donne envie d´y être... :-)

[K_Anne_AK]

Tu n'en es pas forcément très loin !

[ivecogitation]

Bonjour !!

@mayake :

Ça fait plaisir de voir un si bon compte rendu d’un beau voyage

Merci c'est très gentil

@oc07 :

Ces grands espaces montagneux, ces petits villages paisibles, ces habitants chaleureux, un régal ! Ça donne envie d´y être...

Petit farceur va, tu m'as déjà fait le coup pour la Mauritanie

Et on démarre sous un soleil radieux, un ciel bleu pur, une jolie petite piste on en profite au maximum car après il faut revenir sur Artvin, non pour le plaisir mais parce que c'est le seul itinéraire pour accéder à la deuxième partie du parcours dans le Kaçkar. On s'arrête en route pour acheter du maïs dans un fume-fume.





















On savait que ça serait moche après Artvin, mais on était loin d'imaginer à quel point ce serait horrible. On ne s'attend pas à beaucoup mieux en débarquant sur la Mer Noire, mais en fait c'est encore pire ! Des chantiers et des usines d'un côté, les tas d'ordures des villes sur plusieurs kilomètres de l'autre, les égouts qui se déversent dans la mer... Aucune plage, aucun joli petit port, en revanche des files de camions en attente du passage de la frontière avec la Géorgie. Plaques d'immatriculation variées, l'occasion de faire un petit coucou à Gros Sourcils : Géorgie bien sûr mais aussi Azerbaïdjan, Iran, Ukraine, Moldavie... Allez, encore quelques dizaines de kilomètres et on bifurque vers la vallée de la Firtina, la plus réputée et la plus emblématique du Kaçkar

[ivecogitation]

Bon, ben, clairement, on s'est trompé
Le week-end bat son plein, c'est blindé de monde, on a du mal à circuler. C'est super que les habitants des villes du bord de mer puissent venir s'aérer dans la montagne mais c'est pas vraiment ce qu'on est venu chercher. Sans compter que la vallée est en cours d"aménagement" ce qui lui retire un peu de charme...










































Il est 14 h 30 lorsqu'on arrive enfin à caser le camion après quelques kilomètres d'une piste totalement infernale (c'est pour ça d'ailleurs qu'on est tout seul), ça fait 6 heures qu'on roule. Un méchant brouillard s'est levé. On grignote notre maïs du bout des dents en se demandant quelle suite donner au programme...

[oc07]

@oc07 :

Ces grands espaces montagneux, ces petits villages paisibles, ces habitants chaleureux, un régal ! Ça donne envie d´y être... :-)

Petit farceur va, tu m'as déjà fait le coup pour la Mauritanie :langue2:

Je ne m´en souvenais pas !
C´est pas beau de vieillir...

[euro6]

"Il avait attrapé l'autocar qui va d'Erzurum à Kars au dernier moment. Après deux jours de voyage dans les bourrasques de neige, il avait atteint la gare routière d'Erzurum et, portant son sac dans les corridors sales et froids, cherchait où se trouvaient les autocars pour Kars, quand quelqu'un lui dit qu'il y en avait un sur le départ.
...
Dès le départ, les yeux grands ouverts dans l'espoir de "voir quelque chose de nouveau", le voyageur assis côté fenêtre observa les quartiers périphériques d'Erzurum, les minuscules et pauvres épiceries, les fours à pain, l'intérieur de bric et de broc des cafés ; sur ce, il commença à neigeoter."

Je relis l'incipit du roman "Neige" de Orhan Pamuk (traduit par Jean-François Pérouse), et je retrouve les images de cette région du nord-est de la Turquie.
Les images réalisées par Nuri Bilge Ceylan dans ses films sont aussi des sources superbes de voyages virtuels.

Par ailleurs, la région de Kars est un des gros producteur de Kasar en Turquie, le fromage à pâte pressée cuite, sous forme d'énormes roues, qui s'apparente au gruyère

[ivecogitation]

@oc07

Je ne m´en souvenais pas !
C´est pas beau de vieillir...

Mais non ! On appelle ça du comique de répétition

@euro6 : Je n'ai pas lu "Neige" d'Ohran Pamuk mais "Cette chose étrange en moi" où le protagoniste a sensiblement le même âge que moi et où on le suit de son adolescence à sa vie d'adulte à travers les changements sociétaux de la Turquie. Très intéressant.

Extrait de mon carnet de voyage de 1983 : " A Erzurum, nous sommes accueillis par les militaires. Fouille en règle, passage de nos sacs à dos au détecteur. Raoul, grand amateur de rugby, n'a pas pu s'empêcher de prendre un ballon. Cette forme oblongue qui se dessine à l'écran inquiète fort les militaires qui lui font vider son sac. Puis c'est au tour de Bruno qui a rempli les poches de son sac d'une multitude de petits objets métalliques, coupe ongles, canif, petite boîte en fer blanc avec nécessaire de couture, le détecteur bippe sans arrêt, le comptoir de la douane ressemble bientôt à l'éventaire d'un marchand ambulant ! Enfin nous sortons de l'aéroport pour prendre le minibus qui va nous conduire à Kars. Toujours entre 2 rangées de militaires dont les armes pour le coup ont pris une taille de plus. Il y a déjà 7 personnes dans le minibus, nous sommes 9 + les sacs à dos mais ça ne pose aucun problème, nous commençons déjà à nous habituer, et nous serons les derniers à descendre à Kars, terminus de la ligne. Il va nous falloir trouver où dormir pour la nuit. Notre arrivée a provoqué un attroupement sur la place. Nous faisons un tas avec nos sacs à dos et formons un cercle autour. Deux des garçons partent en quête de notre gîte pour la nuit. Les gens nous observent en restant à distance, quelqu'un jette un mégot sur nos sacs, un autre crache, on tire furtivement sur nos vêtements, l'attente est un peu longue. Finalement les 2 Philippe nous ont trouvé un « hôtel ». Un bâtiment sur 2 étages coincé entre d'autres bâtiments sur 2 ou 3 étages. Au rez de chaussée, une salle vide. Le taulier nous présente un classeur où nous mettons des croix en face des cases qui représentent nos chambres : le registre de l'hôtel. Nos chambres sont réparties sur les 2 niveaux supérieurs. On rajoute des lits dans les pièces où nous allons dormir. Pour les sanitaires, c'est au choix : soit le premier étage où il y a de l'eau mais pas de serrure sur la porte, soit le deuxième étage où il y a une serrure sur la porte mais pas de robinet... La famille entière du proprio, rameutée pour l'occasion est postée un peu partout : derrière une porte, dans la cage d'escalier, dans une encoignure du mur, pas un pas hors de nos chambres sans qu'on tombe sur un visage aux yeux écarquillés, qui nous observe sans un mot. Il n'y a aucune hostilité, juste de la curiosité, nous sommes jeunes, gais, bruyants, colorés, insouciants, bref d'un exotisme extraordinaire !"

Population de Kars au dernier recensement : 130 000 habitants. Je n'ai pas eu envie d'y retourner.

Pour l'instant nous sommes toujours dans le brouillard, au propre comme au figuré. La suite du parcours nous entraîne sur des pistes de montagne qui frôlent les 3000 m et l'état de celle que nous venons de prendre ne nous enthousiasme guère. Un coup d'œil à l'évolution météo des 48 prochaines heures finit de nous décourager : pluie et brouillard. On décide de redescendre cette vallée infernale, de trouver un endroit plus sympa pour le bivouac afin de réfléchir tranquillement à la suite qu'on va donner à ce voyage.

Nous retrouvons donc les rives de la mer Noire où il est inutile d'espérer trouver un endroit où s'arrêter. Une recherche sur internet nous indique un "camping" au-dessus de Trabzon, les commentaires sont élogieux, de toute façon on n'a pas 36 solutions.
Sur la voie rapide à l'entrée de Trabzon, hyper encombrée en ce jour de week-end, le gps perd le signal et nous fait louper la sortie . Nous voilà embarqués dans les rues de la ville pour essayer de récupérer l'itinéraire. C'est étroit et il y a une circulation de folie. Enfin, on s'extirpe de là et on suit le cheminement pour arriver au camping. C'est interminable ! On monte de plus en plus, c'est une petite piste en lacets, on se demande si on va arriver au bout.
Il fait nuit quand on s'arrête enfin devant l'entrée du camping à peine éclairée par une loupiote. Par chance le gardien est là. Il nous explique qu'on doit remonter un peu la piste et s'installer sur la prairie qu'on a dépassée. En bas c'est pour les campeurs avec les tentes. On est crevé, les 6 heures de route qu'on vient de faire pour arriver jusque là s'ajoutent aux 6 heures de route de la matinée. On s'installe à l'aveugle sur la prairie. On est tout seul. Des myriades de lucioles volettent autour du camion et une petite pluie fine commence à tomber. Morphée nous tend les bras. Demain sera un autre jour.

Au réveil nous découvrons l'endroit, enfin ce qu'on peut en voir malgré le brouillard. Il pleut.



La décision est prise : on va mettre le cap à l'ouest vers Kayseri dans un premier temps puis vers le sud et la mer par la suite. La route, une 2 x 2 voies, n'est pas désagréable si on fait abstraction des usines à béton tous les 10 m, des carrières, des grands travaux d'aménagement de tunnels, d'ailleurs on en fait un ce matin de 16 km, ben c'est long, même avec un éclairage façon night club ... En dehors des villes où se dressent des immeubles neufs tous sur le même modèle et pas encore habités on trouve quelques poches de résistance, quelques paysans regroupés dans un hameau en train de faire leur foin ou de cultiver leurs parcelles.

A midi on trouve un joli coin de pique-nique, certes un peu sale, on n'est pas les premiers, mais au soleil et avec des arbres. On va en profiter pour se faire un vrai repas de dimanche !





On n'a pas très envie de reprendre le même chemin que l'aller qu'on n'a pas trouvé très intéressant alors avant Kayseri on décide de prendre plein sud, direction Gaziantep par une route qui ne doit intéresser personne car il n'y a ni usine à béton, ni carrières. En plus on laisse derrière nous ces gros nuages noirs et menaçants. On se pose dans un sympathique carré de verdure dont on ne profite pas vraiment car il souffle un vent glacial.